#Que faire avec le temps …

le-temps

Au départ il y a le temps, toujours le temps
Que faire avec le temps ?

J’ai pensé à ceux qui le dilatent
Un peu comme un morceau d’argile
Lui fouillent l’intérieur, cherchent la pierre philosophale perdue dans ses méandres
Puis j’ai vu ceux qui le portent en bandoulière en affichant fièrement sa côte à la bourse des salops
Quand j’ai peur du temps je me demande souvent comment il va agir en moi
Comment il va m’être possible d’affronter la vacance de l’être
La tentation est forte alors de le densifier, presque le pétrifier, lui imposer d’autorité une forme
Quelle illusion n’est-ce pas
Mais je n’ai pas toujours peur
Parfois j’aime justement les temps où je n’agis pas sur le temps
Vasques primitives à l’eau claire et limpide où le fond si lointain paraît si proche
Quelle belle illusion
Ces temps là,  je lis avec la conscience d’être là, dans l’apparence et l’éloignement des mots
L’écrivain entre en moi par les yeux pour traverser  à ma manière les limbes de mon imaginaire
Parfois brutalement, parfois dans la caresse ou l’agitation, dans le renversement, le retournement du temps morts
Que sait cet être là de ce qu’il provoque en moi   Que sait-il au fond de cet enchevêtrement horizontal de lignes à la destination anonyme  Que connaît-il de ces rythmes asymétriques que je donne à mon pouce et à mon index quand je pince le haut de ses pages pour retourner ciel et terre en continuant de le suivre dans les limbes de son imaginaire
Parfois les yeux courent sur la métrique, plus vite,  plus vite encore
Quelque chose pousse à avaler le temps, en perdre le sens pour n’en saisir que la sensation du lire
Musique, résonance, vibration, écho, paysages
Ralentis bon dieu  Ralentis ou tu deviens cannibale Bouffeur de mots
Retourne au plaisir, ne le lâche pas, retiens-le, accompagne-le jusqu’au bout de la page
Dans la jouissance de l’illusion : Les 18 et 19 octobre on lit à Casabona
Je vous propose de nous retrouver avec nos envies de lire. Ne rien faire d’autre que trouver son espace dans ce lieu de vie des corps et des idées. Trouver la position qui nous convient le mieux . Et lire . Jusqu’à ce que la faim ou la soif éveille en nous d’autres désirs.

Voici comment j’ai pensé la chose :

L’accueil se fera dès 14h, le nombre de personnes est limité à 12, chacun pourrait emmener 3 livres qu’il aime, à lire ou à proposer à d’autres. On emmène aussi de quoi partager un repas le soir (un plat et une boisson). On lit tant qu’on veut, au moment du repas ceux qui le veulent peuvent lire aux autres des morceaux choisis ou partager des idées ou opinions issues de la lecture d’un ouvrage. Si on veut coucher là on emmène sa tente et de quoi dormir, j’offre le petit déjeuner du lendemain et chacun s’y remet au gré de ses envies jusqu’à 17h au plus tard

Ceux qui sont intéressés me répondent par mail ou me téléphonent.

D’ici là, que la vie vous sourie.