Un ami précieux m’ a dit au sujet de mes textes, qu’ils étaient graves.
Cela m’a touché en profondeur …
En y réfléchissant
Je me suis rendu compte qu’il avait profondément raison
Quelque chose de grave s’exprime de moi dans mes chroniques
Aussi dans les sons de mon piano à bretelles
Je me suis rendu compte par exemple, que je préférais ceux qui résidaient plutôt en haut de mes claviers et de préférence dans le caisson des basses
J’aime l’étendue des sons graves et leur manière d’habiter l’espace
Leur épaisseur
Aussi leur rondeur
Je me suis rendu compte également que je préférais le jeu main gauche à celui de la main droite
Même lorsque cette dernière affiche quelque virtuosité publicitaire
Ce sont bien les lignes de basse qui forment l’ossature d’une pièce musicale
Par le rail rythmique qu’elles posent
Par la charpente harmonique qu’elles déploient
Je trouve qu’il y a une certaine tranquillité des graves
Même lorsqu’ils dérangent
Et les graves dérangent parfois
Moi ils me mettent en vibration
Lorsque je me glisse en tiré-poussé dans les plis de mon accordéon
Et que nous partageons le même corps
C’est ma charpente qui vibre
Et qui fait vibrer ce que j’ai dans le ventre
Dans la tête
Jusqu’aux pieds
Je me demande comment c’est pour vous
Peut-être seriez-vous tentés par l’expérience
Peut-être pourrions nous même la partager
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