#La meglio gioventù

 

Pasolini 1

Je le croisais tout d’abord au cinéma
Plusieurs fois
Ces films pénétraient ma rétine avec l’intensité du viol
J’en sortais perplexe, imprégné de pensées obliques
Passager clandestin transbahutant mes questions à l’abri des regards
Puis je me mis à lire ses textes
Je désirais entrer en lui plus justement, plus précisément
En le lisant dans sa langue
Qui fut la mienne autrefois
L’Italien
L’auteur est difficile
Je me heurtais souvent à la densité rythmique de pages entières construites sans un seul point
Reflets peut-être d’une pensée brute construite en un seul bloc
Je pensais : ce type pense comme Artaud
Du Artaud fermenté dans les fûts de bois vert des quartiers de Rome ou de Naples
Puis Elrik Fabre Maigné m’a demandé de composer à partir de ses poèmes de jeunesse
J’ai trouvé là un moyen de faire sortir de moi ce qui me poussait à lui
Un aller-retour entre souffle et lames

Une lecture musicale en hommage à Pier Paolo Pasolini

le samedi 16 Mars à 20h30 //salle des fêtes de Pin Justaret (31)

avec

Bénédicte Clermont-Pezous (soprano)
Grazzia Mandara  (récitatif italien)
Alexis Palazzotto  (accordéon, bandonéon, accordina, marouvane)
Elrik Fabre-Maigné  (récitatif français)